Robert E. Howard - Poésie

On connait l'écrivain Robert E. Howard principalement pour son légendaire héro, Conan le cimmérien ; vous aurez sans doute également entendu parler de Salomon Kane ou Kull. On le connait un peu moins pour ses autres romans (le Pacte noir, etc.). Et généralement très peu pour sa poésie!
Dans le recueil "Chants de guerre et de mort" (trouvable d'occasion), nous avons de petites perles.
 En voici une, que n'aurait pas renié Lokar Nóttsson (ceux qui ont lu mon roman "le clan Fimbulsson" comprendrons!), que je trouve pertinent de vous faire partager dans ce blog.

VF - Hymne de haine

Oh, frère qui te loves dans l'herbe âcre,
N'élève pas pour moi ton refrain sifflant :
De tes crocs ruisselle un venin moins mortel
Que celui qui coule dans mes veines en un flot ardent.

Une seule victime satisfait ta haine,
Mais je voudrais voir des cités fortifiées chanceler et s'écrouler,
Des sages à la barbe grise vomis et déchiquetés par des canons,
Et des nourrissons embrochés sur l'acier rougi.

Et je voudrais voir les étoiles tomber en tonnant,
Les océans déchaînés déborder et déferler sur les continents.
Oh, la ruine universelle ne suffirait pas
A assouvir la fureur de mon âme exaspérée !

VO - Hymn of hatred

Oh, brother coiling in the acrid grass,
Lift not for me your sibilant refrain:
Less deadly venom slavers from your fangs
Than courses fiercely in my every vein.

A single victim satisfied your hate,
But I would see walled cities crash and reel,
Gray-bearded sages blown from cannon-mouths,
And infants spitted on the reddened steel.

And I would see the stars come thundering down,
The foaming oceans break their brimming bowl –
Oh, universal ruin would not serve
To glut the fury of my maddened soul!